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Domaine de Ménil
Type de patrimoine : domaine agricole remarquable
Ménil
Localisation précise : à Ménil
Description :
Domaine agricole constitué à partir de 1852 par un agronome anglais
Etat : Bon
Travaux nécessaires :
Placement éventuel d’une signalétique avec l’accord des propriétaires
Statut de propriété : Privé
Commentaires :
Le site du Menil fut, durant plusieurs siècles et jusqu’à la Révolution française le fief de nombreux seigneurs éponymes.
Le Menil sortira du quasi anonymat dans lequel il avait sombré suite à son achat en 1852 par un agronome anglais venu de Rochefort. Celui-ci s’appelait Andrew PETERSON et était né à Sowerby (G.-B.), le 03 juillet 1800.
Au terme de 3 acte notariaux (Collignon Bastogne 29/3/1852 et 3/7/1852 et Bergh Neufchâteau 3/6/1852), Andrew Peterson achète aux héritiers du docteur Dreher de Bastogne, les 193 ha 50 du domaine de Menil pour 60.000 F.
Peterson va assumer personnellement la gestion du domaine et appliquer concrètement ses grands principes agronomiques. La construction de « la ferme modèle » couronne la présence de l’agronome anglais au cœur de ce rude plateau de Bastogne.
Il condamnera la « charrue ardennaise » dite « charrue à roulettes » au profit de la charrue type « Brabant »
Sous l’impulsion de l’agronome anglais, le terroir du hameau verra une importante diminution des sarts transformés en terres labourables, la plantation de pépinières, la plantation de vergers de pommiers et de poiriers (derrière la ferme) mais surtout le boisement en résineux.
Pour amender le sol ardennais acide, fort de son expérience en Famenne, Peterson fera appel à la chaux.
Dès son achat du hameau en 1852, le dynamique agronome va sortir le Menil de sa torpeur et lui conférer un nouveau cadre de vie toujours d’actualité en ce début de 21e siècle. C’est ainsi que les années entre 1853 et 1856 seront très animées au Menil ; elles mettront en évidence une autre facette de la personnalité de l’anglais : « Peterson : le bâtisseur ».
En effet, en arrivant à Amberloup, Andrew trouve sur le site, 4 vieux bâtiments en pierres, couverts en chaume (une maison et ses 3 annexes à vocation agricole). Peterson va faire « table rase » de ce passé ; il va tout démolir et reconstruire… une maison mais aussi une ferme modèle au cœur de ce 19ème siècle.
La construction d’une douzaine de porcheries (petites cellules individualisées) indique une orientation plus intensive d’un élevage porcin jusque-là resté marginal et basé sur des habitudes ancestrales peu rentables : la glandée et le paisson en forêts.
Les pieds dans l’eau du grand étang, le four à pain constitue à la fois un élément fonctionnel mais aussi esthétique des nouvelles constructions réalisées au milieu du 19ème siècle ; (sa présence se révélera indispensable dans un hameau isolé où la population variera souvent entre 15 et 25 personnes).
La silhouette élégante de ce petit bâtiment hexagonal ne pouvait échapper à l’œil avisé du peintre, du photographe, de l’éditeur de cartes postales illustrées …
Son œuvre accomplie (et vraisemblablement malade), Andrew Peterson quitte Menil au printemps 1869 pour rejoindre la demeure de sa fille Louise-Jeanne à Londres où il décède le 09 septembre.
Le 08 octobre 1872, les héritiers d’Andrew vendent un domaine de 272 ha à la famille d’un ingénieur des mines résidant à Liège : G. Freson pour la somme de 150.000 francs. Cette vente constitue donc le dernier acte de la famille de l’agronome anglais à Menil … mais au début de ce 21ème siècle, l’œuvre de Peterson est toujours là : la maison, la ferme, les étangs, … Que de souvenirs dans ce paysage !!
Tiré de l’ouvrage de Monsieur Emile PIRARD : Le fructueux parcours d’un agronome anglais en Famenne et en Ardenne Centrale au cœur du 19ème siècle. 2010
Relevé réalisé par Alain DEVIGNE
Date : 1er mars 2016
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